« Kingdom come : Deliverance » (jeu vidéo)

Ma procédure d’achat de jeux vidéo est fort simple : je me fais des listes de souhaits sur les plate-formes spécialisées (Steam, GOG, Gamesplanet, etc.), et je mets en place des alertes pour me prévenir que tel jeu souhaité est soldé. Si la solde est conséquente (au moins 50 %) et que ça ramène le prix total à moins de 10 euros environ, j’achète et je garde pour plus tard. Parfois, ce système peut faire que je découvre un jeu avec 3 ans de retard. Mais c’est pas grave, et ça peut même devenir un avantage.

Dans le cas de Kingdom Come : Deliverance, ça m’a permis d’éviter soigneusement la sortie de 2018, lors de laquelle il s’est fait défoncer par la critique et les joueurs parce qu’il était techniquement pas au point et buggé jusqu’à la moelle, rendant certaines phases de jeu pénibles et d’autres carrément impossible. Magie de la patience : j’ai pu profiter d’une expérience de jeu très correcte, ça tournait sans problème sur ma machine, et les problèmes techniques n’étaient jamais bloquants, car l’essentiel a été corrigé entre temps.

Notez bien qu’ils ne sont pas inexistants malgré tout, et c’est bien dommage parce qu’ils viennent, non pas ruiner, mais pénibiliser l’immersion, alors que l’immersion est par ailleurs la qualité centrale de Kingdom Come. Dans ce jeu de rôle à la première personne qui vous fait incarner Henry, le fils du forgeron (pourquoi ne pas l’avoir appelé Hakim comme dans la chanson de Manau, je me le demande), vous vous baladez dans, à la louche, un carré de 20 km par 20, qui reconstitue la campagne tchèque du XVe siècle avec un joli niveau de réalisme. Sauf quand des buissons vous piègent parce qu’ils sont mal codés ou que des soldats traversent les murs, éventuellement en lévitation.

Pour une fois dans un open world, j’ai eu la sensation d’une liberté d’action réelle : tout est visitable, les villages et environnements ont chacun leurs caractéristiques et suscitent des envies diverses (cambrioler de jour toutes les baraques pendant que les gens bossent, rentrer dans les ordres au monastère, se taper Thérèse la fille du meunier, chasser des lapins…), les PNJ ont des réactions à peu près cohérentes, bref on a une vraie sensation de visite médiévale aux approches variées. Par exemple, bien que le jeu vous pousse un peu à bâtir un gros lourd en armure de plates, j’ai tenu ma ligne jusqu’au bout et fabriqué une sorte de « robin des bois », furtif et crocheteur de serrures, habillé léger avec des vêtements sombres. Et ça ne m’a pas (trop) gêné pour boucler la quête principale.

Profitons-en pour en parler : l’histoire est plutôt intéressante, pas trop mal écrite, avec des rebondissements qui vous emmènent intelligemment aux quatre coins de la map, et vous pouvez réellement résoudre les quêtes à votre sauce en fonction de vos caractéristiques. Par exemple, à un moment donné j’avais à rencontrer un chevalier anonyme mystérieux, et j’étais certain que ça allait finir en baston déséquilibrée en ma défaveur. Mais je savais dans quelle auberge il passait ses nuits. Je me suis demandé ce qui m’empêchait de « visiter » toutes les chambres à 2 du mat, m’approcher de lui furtivement et l’assassiner dans son sommeil. Eh ben rien. J’ai fait ça, et ça a très bien fonctionné.

Par contre la quête principale s’essoufle dans son dernier tiers, et sans spoiler je peux vous annoncer que, comme d’hab, notre protagoniste Henry va aller bien trop haut, bien trop loin, et ainsi devenir bien moins intéressant. C’est en début de partie, quand j’étais un roturier fauché qui tente de survivre avec du système D, que j’ai eu les meilleures sensations « roleplay ». et j’ai passé un temps fou à faire ce que j’avais envie sans me préoccuper des diverses tâches qu’on m’assignait. Pour ces moments-là, j’oublie les faiblesses de ce titre, j’oublie ses carences techniques, parce qu’il m’a réservé quelques heures de pure évasion médiévale.

Rejoint mon Top 10 jeux vidéo de rôle, en 7e position.

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