Songs of Conquest (jeu vidéo)

Songs of Conquest : jeu vidéo de LAVAPOTION (Suède) édité par Coffee Stain (Suède) en 2022 de type 4X/Fantasy.

On va mettre les pieds dans le plat tout de suite : Songs of Conquest c’est un lifting de la série Heroes of Might and Magic, et si vous n’êtes pas fan des HOMM, peut-être cela vous laissera-t-il indifférent.

Si comme moi vous comptez toujours les HOMM (perso surtout le II) parmi vos jeux de stratégie favoris, 15 ans après leur sortie, vous regrettez sans doute que jamais une suite (après le III), jamais un titre similaire ne soit parvenu à recréer la subtile alchimie de ces 4X saupoudrés de combats tactiques au tour par tour. La carte en vue de dessus sur laquelle vos héros voyagent en découvrant des dizaines de lieux, de trésors, d’ennemis ; cet univers bigarré qui fait se côtoyer un bestiaire mythologique, fantastique et légendaire ; la gestion de ville puis d’empire qui vous fait faire des choix stratégiques pour développer votre expansion et conquérir la map entière. Je ne vais pas vous en refaire une couche, j’en ai déjà parlé il y a quelques années.

Eh bien sachez que Songs of Conquest fait bien le job, mais qu’il faudra attendre sa sortie d’accès anticipé pour juger réellement le contenu (et peut-être faire passer sa note de 7 à 8). Pour l’heure, je peux dire que c’est la première fois que les sensations des vieux HOMM sont enfin retrouvées. Le rythme, l’excitation de l’exploration, le sentiment de conquête, l’intensité des combats. C’est aussi très beau : les sprites en 2D ont à la fois ce côté régressif qui fonctionne bien (c’est pour ça que les suites de HOMM se sont complètement perdues à proposer des environnements en 3D pivotables qui bousillaient l’immersion), et les animations sont jolies. Par contre je trouve qu’on a perdu en lisibilité ce qu’on a gagné en esthétique. La map est parfois un peu brouillonne et trop peu variée, idem pour les cartes tactiques des combats.

Pour autant, il y a plein de petites choses qui ont été revues intelligemment. Déjà, l’interface est impeccable. Tout est à un clic, il y a des fonctions super pratiques (par exemple pour déplacer des paquets d’unités d’un héros à un autre), le game design est vraiment bien fait. La gestion de villes représente aussi le gros gain d’intérêt par rapport aux vieux opus : chaque colonie a un nombre limité d’emplacements pour les bâtiments (qui apparaissent sur la map en plus, ce qui est beaucoup plus satisfaisant), ce qui vous pousse à les spécialiser. Ici on va maximiser la production de ressources (bois, pierre, or), là-bas on va plutôt faire des bâtiments qui produisent les unités les plus évoluées, ailleurs on va bâtir les grosses académies qui permettent d’améliorer tel ou tel aspect de notre armée ou de notre économie. Et grâce à une petite construction toute bête, qui vous permet de recruter à distance toutes les troupes produites ailleurs sur la map, les développeurs nous ont évité ces fastidieux déplacements de héros et leurs allers-retours : il devient beaucoup plus intéressant d’avancer, de prendre des risques et de conquérir une nouvelle colonie pour se renflouer. D’autant plus que la difficulté, pour une fois dans ce genre de jeux, est bien dosée et pas trop punitive.

D’autres aspects me laissent plus circonspect. Le système de magie à base de familles de mana part d’une bonne intention, mais demeure trop peu compréhensible, et les sorts ont un impact trop minime. J’ai vraiment regretté mon vieux livre de sorts des HOMM avec ses arcanes destructrices à haut niveau. Un truc par contre n’a pas changé depuis HOMM : on se contrecarre complètement de l’histoire. C’est anecdotique, rebattu et mal écrit. C’est un peu embêtant quand même, encore plus qu’à l’époque parce que les deux campagnes disponibles, déjà très courtes (4 missions chacune), ne font pas briller l’univers du jeu, qui est moyennement réussi. On a seulement 4 factions : en dehors des sempiternels humains médiévaux classiques, on trouve une race de fées, des morts vivants et des habitants grenouilleux des marais, chez qui on va aussi trouver… des dragons (une sorte d’association de batraciens et de reptiles finalement). Si on ajoute à ça que stratégiquement on a tendance à se concentrer sur deux ou trois familles de créatures par faction, cela resserre encore un contenu qui peut apparaître famélique.

Voici donc une note provisoire mais qui, je pense, rend bien compte des 20 heures plaisantes que j’ai passées sur ce jeu. Si le contenu s’étoffe dans le bon sens à l’avenir, je viendrai publier un addendum.

Ma note : 7/10

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