La notion de genres (Partie II – Liste des genres et modes)

Les principaux genres et leurs variantes

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Action

  • Personnages divisés en groupes >>> confrontations violentes >>> victoire de l’un ou l’autre camp (plus rarement, statut quo)
  • L’action se définit principalement comme une succession d’affrontements physiques et en général violents entre le protagoniste, éventuellement faisant partie d’une équipe, contre une série d’antagonistes. C’est dans la mise en scène des combats, souvent avec une logique de difficulté progressive, que réside le moteur de l’intrigue. Les prouesses du corps, le courage et la détermination sont mis en valeur. Plus courant au cinéma que sur les autres supports.
  • Exemples de films : Piège de Cristal (J. McTiernan), The Killer (J. Woo), Kill Bill (Q. Tarantino).
  • Exemples de romans : Légende (D. Gemell).
  • Exemples de BD : Hokuto no Ken (T. Hara), Berserk (K. Miura).

Variantes

  • Combat/Baston : L’accent est mis sur des affrontements en combat rapproché, mettant en valeur des techniques d’arts martiaux ou de sports de combat, éventuellement dans le cadre de tournois. Exemples : Karaté Kid (J. Avildsen), Mortal Kombat (P. Anderson), Rush Hour (B. Ratner), Dragon Ball (A. Toriyama).
  • Guerre : L’intrigue prend place pendant un conflit armé ou un affrontement militaire et progresse par l’intermédiaire des trajectoires des soldats (plus rarement les officiers). Ne pas confondre avec la Guerre en tant que mode (historique). Exemples : La Ligne Rouge (T. Malick), Pearl Harbor (M .Bay), Il faut sauver le soldat Ryan (S. Spielberg), L’Illiade (Homère), Le Pont de la Rivière Kwaï (P. Boulle).
  • Chanbara : Spécifiquement japonais, même si des auteurs d’autres pays ont pu s’en inspirer. Confrontations au sabre (katana), souvent dans un contexte médiéval. Généralement, le protagoniste est un guerrier (samurai), éventuellement solitaire et errant (rônin). Exemples : Les Sept Samouraïs (A. Kurosawa), Zatoichi (T. Kitano), La Voie du sabre (T. Day), Kenshin (N. Watsuki).
  • Kung-fu : ou « Kung-fu pian ». Similaire au Combat, à ceci près que les affrontements sont principalement centrés sur les arts martiaux chinois.
  • Thriller : (du verbe anglais « thrill », « frémir ») peut sembler proche de l’Horreur, dont il partage un usage de la peur, mais en lieu et place d’une terreur panique, le moteur de l’intrigue est plutôt constitué d’une tension, d’un suspense par appréhension, qui laisse suffisamment de marge au protagoniste pour provoquer l’évitement du danger. Ainsi on y trouvera souvent la traque, la fuite, la course-poursuite, le confinement, la manipulation, ou toute autre manifestation indirecte de la violence, ce qui le distingue de l’Action pure (où la violence est manifeste et démonstrative). En laissant une certaine latitude d’action au protagoniste, le thriller encourage aussi des considérations philosophiques (justice, liberté…). C’est un genre sur-représenté au cinéma. Exemples : Blade Runner (R. Scott), Neuromancien (W. Gibson), Pluto (N. Urasawa).

Horreur

  • Situation banale perturbée >>> Paliers de la peur >>> Panique (peur totale)
  • L’horreur joue sur le système de paralysie du corps, provoqué par des situations effrayantes, des monstres, des surgissements inattendus. Contrairement au thriller, l’objet de la peur ne suscite pas une menace, une tension, une méfiance, mais bien une terreur primale, qui encourage la tétanie, la panique, la sensation de mort imminente. Bien souvent, l’installation de cette terreur est progressive et se termine par un apex, qui verra le protagoniste triompher ou au contraire succomber à sa peur ou à l’antagoniste qui la provoque. Aussi l’intérêt de l’horreur repose-t-il sur l’exploration de notre psyché, les non-dits de l’inconscients, les angoisses existentielles, la liaison corps-esprit.
  • Exemples de films : Les Dents de la mer (S. Spielberg), Alien (R. Scott), L’Exorciste (W. Friedkin).
  • Exemples de romans : Les Montagnes hallucinées (H. P. Lovecraft), La Maison des damnés (R. Matheson), Le Horla (G. Maupassant).
  • Exemples de BD : Black Hole (C. Burns), Les Contes de la Crypte (anthologie), Creepy (anthologie).

Variantes

  • Gore : La terreur repose sur l’exposition de la fragilité du corps humain, la monstration de la chair, des organes, l’omniprésence du sang. Notez que, réparti ponctuellement dans l’intrigue, le gore peut aussi être un mode. Exemples : Martyrs (P. Laugier), La Bête aveugle (E. Ranpo), La Chenille (M. Suehiro).
  • Slasher : Hybridé avec l’Action : l’épouvante réside dans la crainte d’un tueur qui assassine méthodiquement le groupe de protagonistes, généralement des jeunes et souvent à l’arme blanche. Exemples : Halloween (J. Carpenter), Doubt (Y. Tonogai).
  • Survival : Hybridé avec le Drame : le protagoniste tente à tout prix de survivre dans une situation inextricable. La dangerosité de l’antagoniste est démesurément exagérée par rapport à celle du protagoniste. Le mode typiquement associé est celui de l’invasion (zombies, extra-terestres). Exemples : Massacre à la tronçonneuse (T. Hooper), Je suis une légende (R. Matheson), Battle Royale (M. Taguchi), Walking dead (R. Kirkman).
  • Catastrophe : La principale différence avec l’Horreur pure réside dans le fait que ce ne sont pas des personnages antagonistes, mais la nature elle-même qui met en danger les protagonistes. Par « nature », il faut entendre toute causalité physique imaginable qui n’est pas due à des individus : catastrophes naturelles, éléments naturels dangereux (climat, espace), catastrophes technologiques (nucléaire par exemple), confinements dans des environnements dangereux (immeubles, véhicules), animaux dangereux… Sinon, le moteur est similaire : c’est la succession d’affrontements physiques du danger qui fait progresser l’intrigue. Les prouesses, la survie, mais aussi souvent la chance, sont mis en valeur. Exemples : Titanic (J. Cameron), Ravage (R. Barjavel), Gen d’Hiroshima (K. Nakazawa).

Drame

  • Situation initiale banale >>> Bouleversement dramatique de la vie du protagoniste >>> Travail de deuil et reconstruction
  • Le drame traite de situations quotidiennes qui basculent brusquement vers un contexte difficile, plus ou moins marqué pour le protagoniste. Généralement, le ton est sérieux et inspire la gravité. Le moteur est le travail de deuil entrepris par le protagoniste pour surmonter le bouleversement : rédemption, acceptation, rétablissement… de nombreuses trajectoires sont envisageables, mais elles visent toutes à gérer les affects tristes qui se sont abattus sur lui. Souvent, le dénouement propose un accomplissement de ce travail de deuil, mais pas systématiquement.
  • Exemples de films : Requiem for a dream (D. Arronofsky), Philadelphia (J. Demme), Eyes Wide Shut (S. Kubrick).
  • Exemples de romans : De beau lendemains (R. Banks), L’étranger (A. Camus).
  • Exemples de BD : Le Combat ordinaire (E. Larcenet), Le Journal de mon père (J. Taniguchi).

Variantes

  • Récit : Sous-genre particulièrement hybride, et sans doute celui qui se rapproche le plus de la « zone blanche » qui tente de produire des intrigues ne relevant pas de genres bien marqués. Le récit s’attache à raconter l’existence du protagoniste, de manière complètement biographique ou non, partielle ou non, réaliste ou non. C’est un drame dans le sens où ça repose sur un bouleversement initila, mais dont on aurait tempéré l’aspect triste. Le moteur devient ainsi simplement la progression linéaire de ce personnage, et c’est ce récit qui fournit ou non les éléments plus marqués pouvant surgir éventuellement. Exemples : Forrest Gump (R. Zemeckis), Les Mille Automnes de Jacob de Zoet (D. Mitchell), Asterios Polyp (D. Mazzuchielli).
  • Journal : Compte-rendu périodique de la vie du personnage, raconté au moment des événements ou immédiatement consécutif.  Exemples : Les Cahiers d’Esther (R. Sattouf), Journal d’un dégonflé (J. Kinney).
  • Mélodrame : Exagération globale des mécanismes du drame. Les émotions sont exacerbées, les situations sont invraisemblables et les ressorts narratifs soulignés. Exemples : Dancer in the dark (L. Van Trier), Million Dollar Baby (C. Eastwood), La Rose de Versailles (R. Ikeda).
  • Noir : Aussi appelé « hard-boiled » en littérature. L’intrigue est particulièrement retorse pour le protagoniste, acculé à des situations désespérées dans un contexte tragique empreint de fatalisme. Exemples : L’Ultime razzia (S. Kubrick), Sueurs froides (A. Hitchcock), Le Grand Sommeil (R. Chandler), Total Khéops (J. C. Izzo), Sin City (F. Miller).

Romance

  • Rencontre >>> Obstacles >>> Amour (ou pas)
  • La romance met l’accent sur les sentiments amoureux du protagoniste. La plupart du temps, une rencontre marque le début de l’intrigue, mais l’obtention d’un amour durable et pérenne passera par une quantité variables d’épreuves, d’obstacles à franchir, de contretemps, de quiproquos, de fluctuations. La persévérance du protagoniste constitue le moteur de l’histoire. La romance met l’accent sur l’antagonisme joie/tristesse, l’emphase, le sentimentalisme, mais aussi sur certaines considérations métaphysiques : amour, destinée, plénitude… Souvent, la persévérance est récompensée par la constitution d’un couple, mais ce n’est pas systématique, et ça peut même très mal se finir. Même dans ce dernier cas, cela reste différent du Drame en ce que la tristesse survient à la fin, et non pas au début de l’intrigue. Peut éventuellement se décliner sous la forme du sentiment amical (plus rare).
  • Exemples de films : La La Land (D. Chazelle), La Forme de l’eau (G. Del Toro), Eternal Sunshine of the Spotless Mind (M. Gondry)
  • Exemples de romans : Les Liaisons dangereuses (C. Laclos), Les Hauts de Hurlevent (C. Brontë), Twilight (S. Meyer).
  • Exemples de BD : Le Sculpteur (S. McCloud), Nana (A. Yazawa), Lupus (B. Peeters).

Variantes

  • Comédie romantique : Tout simplement un dosage équilibré de comédie et de romance. Exemple : Quatre mariages et un enterrement (M. Newell).
  • Érotique : La représentation et la description des corps, notamment dans la nudité, éveillent le désir sexuel, sans pour autant que des coïts soient frontalement décrits ou montrés. L’érotisme joue davantage sur la suggestion, l’imagination et l’implicite. Exemples : L’Empire des sens (N. Oshima), Histoire de l’oeil (G. Bataille), Le Déclic (M. Manara).
  • Pornographique : Représentation explicite et répétée d’actes sexuels pour susciter l’excitation. Exemples : Gorge profonde (G. Damiano), Les 110 pilules (Magnus).

Humour

  • Gags >>> Gags >>> Gags
  • L’humour joue bien évidemment sur le rire pour faire avancer l’intrigue. Attention à la confusion : il est très aisé de confondre le genre Humour avec le mode humoristique. Le genre Humour fait reposer entièrement le moteur narratif sur le fait de provoquer le rire, par l’entremise du gag : c’est-à-dire un effet comique pouvant prendre des formes très diverses, notamment des situations, des objets, des dialogues. On imagine par contre très bien que n’importe quel genre peut supporter un « mode humoristique », à savoir des traits d’humour ponctuels. L’Humour en tant que genre est plus englobant : il devient la structure-même de l’intrigue, et l’objectif central est de faire rire, le plus souvent et le plus intensément possible.
  • Exemples de films : Scary Movie (K. Wayans), La Cité de la peur (A. Berbérian), La Classe américaine (M. Hazanavicius).
  • Exemples de romans : Dieu, Shakespeare et moi (W. Allen), Le Guide du voyageur galactique (D. Adams).
  • Exemples de BD : Zaï Zaï Zaï Zaï (Fabcaro), Calvin & Hobbes (B. Watterson), Mes Voisins les Yamada (H. Ishii).

Variantes

  • Comédie : utilisation diffuse de l’humour, réparti plus harmonieusement dans une intrigue qui peut volontiers s’hybrider à d’autres genres, plutôt qu’une succession de gags distincts. Souvent influencé par le théâtre. Exemples : The Party (B. Edwards), Knock (J. Romain), Great Teacher Onizuka (T. Fujisawa).
  • Sitcom : ou « comédie de situation », terme spécifique à la série télé. Les épisodes sont dominés par l’humour tout en étant contraints par une série de codes, dont surtout l’unité presque rigoureuse de lieu (le nombre de décors est très restreint), et certaines modalités de tournage (comme le tournage en public). Exemples : Friends (M. Kauffmann), The Big Bang Theory (C. Lorre).
  • Slapstick : littéralement « coup de bâton ». Forme d’humour incluant une violence physique exagérée. Proche du Burlesque et fortement rattaché au dessin animé et à la bande dessinée. Exemples : Tom & Jerry (Hanna & Barbera), Krazy Kat (G. Herriman).

Aventure

  • Appel au départ >>> Péripéties >>> Résolution de la quête (souvent, retour au point de départ)
  • L’aventure consiste toujours en une invitation à partir du lieu de résidence du protagoniste, souvent motivé par une quête ou un objectif, qui va donner lieu à des voyages émaillés de péripéties : rencontres, obstacles, épreuves… Les protagonistes poursuivent leur aventure jusqu’à la résolution de la quête, puis la plupart du temps rentrent pour revenir à leur point de départ, avec le sentiment du devoir accompli et l’impression d’avoir appris des choses (récit initiatique). L’aventure est peut-être le genre-roi de la fiction populaire moderne, car il permet toutes les inventions, excentricités, explorations, créations d’univers, avec des intrigues pleines de rebondissements, d’inattendu, et ce que l’on nomme en anglais sense of wonder – le sens du merveilleux.
  • Exemples de films : Indiana Jones et la Dernière Croisade (S. Spielberg), Pirates des Caraïbes (G. Verbinski), Star Wars (G. Lucas).
  • Exemples de romans : Le Seigneur des Anneaux (J. R. R. Tolkien), L’île au trésor (R. Stevenson), Voyage au centre de la Terre (J. Verne).
  • Exemples de BD : One Piece (E. Oda), Tintin (Hergé), Astérix (A. Uderzo/R. Goscinny).

Variantes

  • Conte : Les situations sont rocambolesques, exagérées et schématiques pour mettre l’accent sur la morale et la symbolique, de manière assumée. On trouve souvent des protagonistes enfants. Exemples : Le Magicien d’Oz (V. Fleming), Alice au pays des merveilles (L. Caroll), La Reine des neiges (C. Buck).
  • Exploration : ou pour une version plus documentaire, « récit de voyage ». L’accent est mis sur la découverte de paysages naturels, sauvages ou inconnus, parcourus avec excitation et émerveillement. On peut aussi y trouver des peuples et des sociétés, différents du bassin culturel du protagoniste, ou encore des civilisations disparues. Exemples : Apocalypse Now (F. Coppola), Le Livre des merveilles (M. Polo), Manabé Shima (F. Chavouet).

Mystère

  • Découverte mystérieuse >>> Recherches >>> Résolution
  • L’énigme démarre avec le surgissement d’un mystère inintelligible. Cela pourrait aussi être le cas pour d’autres genres, mais dans ce cas spécifique, le protagoniste ne va pas se lancer dans une conflictualité, une fuite ou une aventure, mais dans une étude de l’objet concerné, qui peut prendre la forme d’observations, de recherches, de déductions, d’enquêtes (etc.). L’intelligence, les connaissances et le savoir-faire, mais aussi la fascination de l’inconnu, sont mis en exergue. En général, le mystère est résolu à la fin, mais ce n’est pas obligatoire.
  • Exemples de films : 2001, l’Odyssée de l’espace (S. Kubrick), Pi (D. Aronofsky), Rencontre du troisième type (S. Spielberg).
  • Exemples de romans : Spin (R. C. Wilson),  Histoires extraordinaires (E. A. Poe).
  • Exemples de BD : La Brigade chimérique (S. Lehman), Adèle Blanc-Sec (Tardi).

Variantes

  • Enquête : Crime >>> Investigation >>> Résolution. L’enquête est proche du mystère, à ceci près que l’investigation, au lieu d’être exercée sur un objet (un mystère, un concept…), l’est sur un acte, généralement criminel, pour lequel on va chercher le ou les coupables. Le moteur de l’intrigue sera donc l’enquête menée par le protagoniste auprès de suspects pour déterminer qui a commis l’acte incriminé. Très souvent, la conclusion de l’histoire révèle l’identité du coupable. Exemples : 12 hommes en colère (S. Lumet), Le Nom de la Rose (U. Eco), From Hell (A. Moore)
  • Policier : L’enquête est menée par un enquêteur agréé (commissaire, inspecteur, etc.). Exemples : L’étrangleur de Boston (R. Fleischer), M le Maudit (F. Lang), Le Commissaire dans la truffière (P. Magnan), Le Silence des agneaux (T. Harris), Death Note (T. Obata).
  • Détective : L’enquête est menée par un détective privé. Exemples : L’Appel du coucou (J. K. Rowling), Chinatown (R. Polanski), Jérôme K. Jérôme Bloche (A. Dodier).
  • Espionnage : L’accent est mis sur la profession d’espion du protagoniste, c’est à dire agent d’Etat dissimulé, inscrit dans une intrigue géopolitique, plus ou moins basée sur un contexte réel. Exemples : L’Homme qui en savait trop (A. Hitchcock), L’Espion qui venait du froid (J. Le Carré), XIII (J. Van Hamme).

Les principaux modes

Animalier

  • Genres favoris : tous, mais surtout Humour.
  • Les personnages sont des animaux plus ou moins anthropomorphes. La plupart du temps, ils marchent, parlent et agissent comme des humains.
  • Exemples : Le Roi Lion (Disney), Histoires comme ça (R. Kipling), Anna et Froga (A. Ricard).

Artistique

  • Genres favoris : Essai, Etude.
  • Traite d’une discipline artistique ou d’une oeuvre en particulier.
  • Exemples : Le mystère Picasso (H. G. Clouzot), L’art invisible (S. McCloud).

Biographique

  • Genres favoris : Récit, Drame.
  • L’intrigue est centrée sur l’histoire de la vie d’un protagoniste imaginaire. On peut assister à tout ou partie de son existence, mais on va toujours trouver plusieurs épisodes reliés par une logique d’évolution.
  • Exemples : Forrest Gump (R. Zemeckis), Cent ans de solitude (G. G. Marquez),

Variantes

  • Biographie historique : On trouve aussi le terme « Biopic » (« biographic picture ») pour les arts visuels. Le protagoniste est un personnage historique célèbre. L’intrigue est éventuellement centrée sur un épisode crucial de sa vie et plus ou moins romancée pour donner au récit une valeur narrative ou dramatique. Exemples : Elephant Man (D. Lynch), Marie Antoinette (S. Zweig), Chagall en Russie (J. Sfar).
  • Autofiction : L’auteur produit une biographie de sa propre existence, sans que l’on sache la part de vrai et de faux de son récit, avec une grande part laissée à la mise en scène et aux astuces narratives. Jamais vu en film à ma connaissance. Exemples : A la recherche du temps perdu (M. Proust), W ou le souvenir d’enfance (G. Perec), Binky Brown rencontre la Vierge Marie (J. Green).

Blaxploitation

  • Genres favoris : Action, Thriller, Récit.
  • Issu de la contraction de « black » et « exploitation ». Dans une logique de discrimination positive, l’ensemble des personnages est interprété par des personnes noires (essentiellement afro-américaines). Exclusivement au cinéma, mais peut s’imaginer sur d’autres supports.
  • Exemples : Sweet Sweetback’s Badasssss Song (M. Van Peeble), Malcolm X (S. Lee).

Buddy movie

  • Genres favoris : Action, Humour.
  • Littéralement « film de potes ». L’intrigue est centrée sur deux protagonistes associés de force mais que tout oppose. Au fil de la progression narrative, ils apprennent à se connaître et à tirer des forces de leurs différences. Très spécifique au film d’action aux USA, et à la comédie en France. Au départ, c’est un mode exclusivement cinématographique, mais on peut l’imaginer décliné sur d’autres supports.
  • Exemples : Men in Black (B. Sonnenfeld), Rush Hour (B. Ratner), La Chèvre (F. Veber), Léo Loden (C. Arleston).

Epistolaire

  • Genres favoris : Récit, Drame, Romance.
  • Le corps de l’intrigue est formé par une correspondance fictive entre deux personnages ou plus. A l’époque contemporaine, on peut parfois trouver des missives numériques transcrites et juxtaposées (mails, textos, blogs). Quasi exclusivement littéraire.
  • Exemples : Les Liaisons dangereuses (C. Laclos), Lettres persanes (Montesquieu).

Expérimental

  • Genres favoris : tous.
  • L’auteur explore des formes narratives ou esthétiques originales, inattendues, nouvelles.
  • Exemples : Dogville (L. Van Trier), La Maison des feuilles (M. Danielewski), 3 secondes (M. A. Mathieu).

Fantastique

  • Genres favoris : Tous, avec une prédilection pour l’Horreur.
  • Un élément non-mimétique (imaginaire, inexistant dans le monde réel) est ajouté et inclus dans l’univers humain, naturel, réaliste et mimétique, tel que nous le connaissons. On peut le décrire comme le surgissement du surnaturel, qui va provoquer doutes, surprise ou peur aux personnages. Ces derniers se tiennent souvent à la frontière entre déni et crédulité, raison et folie, logique et illogique, remettant en cause la véracité de l’élément non-mimétique.
  • Exemples : L’échine du diable (G. Del Toro), La Morte amoureuse (T. Gautier), Seuls (F. Vehlman), Alone in the dark (Infogrames).

Variantes

  • Réalisme magique : Des éléments surnaturels apparaissent ponctuellement dans une intrigue par ailleurs parfaitement réaliste. Les personnages ne sont pas nécessairement étonnés par ces apparitions incongrues. Mode souvent rattaché à la fiction sud-américaine. Exemples : Underground (E. Kusturica), Cent ans de solitude (G. G. Marquez), Le Vicomte pourfendu (I. Calvino).
  • Ésotérique : Les éléments surnaturels sont issus de mystères religieux ou de sociétés secrètes (franc-maçons, illuminati…).
  • Monstre : L’élément surnaturel prend les traits d’une créature monstrueuse, dont les aspects biologiques et physiques sont décalés par rapport aux normes humaines, quoi qu’elles soient souvent humanoïde. Exemples : King Kong (M. Cooper), Frankenstein (M. Shelley), Alien vs Predator (Rebellion).
  • Mort-vivant : Complémentaire du précédent. L’élément surnaturel prend les traits d’un être mort qui continue à s’animer (momies, squelettes, vampires, fantômes…). Exemples : Ghostbusters (I. Reitman), Salem (S. King), Muerto Kid (Felder), Vampire : the Masquerade (White Wolf).
  • Zombies : Un grand nombre d’œuvres choisit de s’attarder sur ce mort-vivant en particulier. Parfois, des explications sont données sur les origines de son apparition, ce qui rattache plutôt ce sous-mode à la Science-fiction. Exemples : La Nuit des mort-vivants (G. Romero), World War Z (M. Brooks), Walking dead (R. Kirkman), They are billions (Numantian Games).

Fantasy

  • Genres favoris : Divers, mais surtout l’Aventure.
  • Un univers entièrement non-mimétique (imaginaire, inexistant, irréaliste par rapport au réel tel que nous le connaissons) est créé, avec sa géographie, son histoire, sa faune, sa flore, ses habitants, ses cultures. Le foisonnement des éléments non-mimétiques fait qu’ils ne font pas l’objet de doutes ou de remises en cause de la part des personnages qui y sont inclus. L’emploi de caractéristiques physiques différentes de notre monde encourage l’usage régulier de la magie.
  • Exemples : Dark Crystal (J. Henson), Les Annales du Disque-monde (T. Pratchett), Le Grand Pouvoir du Chninkell (J. Van Hamme).

Variantes

  • Merveilleux : Incluant la mythologie, la faërie et la chevalerie. Comme dans le fantastique, ce sont des éléments surnaturels qui sont inclus au monde réel, mais comme dans la fantasy, leur présence va de soi et n’est pas remise en cause. Plutôt rattaché à la fantasy en général. Exemples : Excalibur (.J Boorman), L’Enchanteur (R. Barjavel), Johan et Pirlouit (Peyo).
  • High fantasy : L’intrigue se déroule en totalité dans un monde imaginaire. Exemples : Conan le barbare (J. Millius), Le Trône de fer (G. Martin), Lanfeust de Troy (C. Arleston), Warcraft III (Blizzard).
  • Low fantasy : Le monde imaginaire communique avec le monde réel tel que nous le connaissons, ou bien est inclus dans ce dernier. Exemples : Le Monde de Narnia (C. S. Lewis), Harry Potter (J. K. Rowling), Le Grand Mort (Loisel), Ni No Kuni (Level 5).
  • Dark fantasy : L’univers dépeint est sombre et oppressant, visant à s’éloigner du manichéisme. Les intrigues peuvent être violentes et réalistes. Exemples : Le Cycle d’Elric (M. Moorcock), The Witcher (A. Sapkowski), Berserk (K. Miura).
  • Médiéval-fantastique : Le monde imaginaire s’inspire du Moyen Age européen, souvent augmenté de magie et de créatures fantastiques. Exemples : Willow (R. Howard), L’Assassin royal (R. Hobb), La Quête de l’oiseau du temps (Loisel), Lands of Lore (Westwood).
  • Fantasy historique : L’intrigue est fondée sur des faits historiques, mais traversée d’éléments empruntés à la fantasy traditionnelle. Proche du Fantastique, mais généralement plutôt inclus à la Fantasy. Exemples : Princesse Mononoke (H. Miyazaki), Le Lion de Macédoine (D. Gemmell), 300 (F. Miller).
  • Fantasy urbaine : L’intrigue prend place dans un centre urbain réel, mais des éléments surnaturels y évoluent (créatures, magie). Proche du Merveilleux et davantage encore du Fantastique, mais traditionnellement affilié à la Fantasy. Exemples : Hellboy 2 (G del Toro), Fables (B. Willingham), Neverwhere (N. Gaiman).
  • Fantasy mythique : Réactualisation des mythes et des contes, adaptés selon des normes narratives plus contemporaines. Exemples : Les Frères Grimm (T. Gilliam), Stardust (N. Gaiman), Le Parlement des fées (J. Crowley).

Found footage

  • Genres favoris : Horreur, Drame.
  • Littéralement « enregistrement trouvé », à rapprocher également du « manuscrit trouvé » plus spécifique à la littérature. L’intrigue est composée d’éléments fictionnels prétendument récupérés et assemblés pour être adressés aux spectateurs, créant un effet de réel saisissant.
  • Exemples : Le Projet Blair Witch (D. Myrick), Les Documents interdits (J. T. Philippe), Dracula (B. Stocker), La Maison des feuilles (M. Danielewski).

Gangster

  • Genres favoris : divers, mais surtout Thriller, Action et Récit.
  • Littéralement « membre d’un gang ». L’intrigue est centrée sur une ou des figures de gangsters, trafiquants ou criminels évoluant en marge de la société. On compte sur la fascination qu’exercent ces personnages pour susciter l’intérêt du spectateur. On peut aussi trouver l’appellation « Mafia ».
  • Exemples : Les Affranchis (M. Scorcese), Le Parrain (M. Puzo), Grand Theft Auto (Rockstar Games).

Historique

  • Genres favoris : tous.
  • L’intrigue prend place dans une période historique passée. L’intérêt résidera alors dans la reconstitution, la contextualisation, la redécouverte d’un ancien temps. Les œuvres sont si nombreuses qu’une grande quantité de périodes sont couvertes. Si l’intrigue s’attarde sur un personnage en particulier, on parlera plutôt de « Biographie ».
  • Exemples : Gladiator (R. Scott), Le Nom de la Rose (U. Eco), Le Cri du peuple (J. Tardi), Total War (Creative Assembly).

Variantes

  • Cape et épée : La période dépeinte va de la fin du Moyen Age à la Révolution française, et décrit souvent des personnages batailleurs plongés dans des combats d’escrime. Exemples : Zorro (D. Tessari), Le Hussard sur le toit (J. Giono), De cape et de crocs (A. Ayroles).
  • Jidai-geki : Période médiévale japonaise. Souvent associé au Chanbara. Exemples : Ran (A. Kurosawa), Vinland Saga (T. Inoue).
  • Péplum : L’intrigue se déroule pendant l’Antiquité, généralement dans la Rome antique. Surtout cinématographique. Exemples : Spartacus (S. Kubrick), Ben Hur (W. Wyler), Alix (J. Martin), Caesar II (Impressions Game).
  • Western : L’intrigue se déroule en Amérique du Nord pendant la conquête de l’Ouest au XIXe siècle. Les protagonistes exerçant la profession de « cow-boys » sont omniprésents, et les Amérindiens sont des antagonistes récurrents. Exemples : Le Bon, la Brute et le Truand (S. Leone), Le Dernier des Mohicans (J. Cooper), Blueberry (J. Giraud), Red Dead Redemption (Rockstar).
  • Pirates : L’intrigue se déroule dans le milieu du banditisme maritime, principalement autour du XVIIIe siècle.

Huis-clos

  • Genres favoris : tous, avec une prédilection pour l’Enquête.
  • L’intrigue est circonscrite dans un lieu unique (ou presque), dans lequel tous les personnages vont être enfermés et en interaction pendant toute la durée de la narration.
  • Exemples : Douze hommes en colère (S. Lumet), Huis-clos (J. P. Sartre), Green Manor (F. Vehlman).

Humoristique

  • Genres favoris : tous.
  • Sans empiéter sur la structure du genre de l’oeuvre, l’intrigue est dominée par l’inclusion d’effets comiques disséminés, et une légèreté d’ensemble dans le traitement des situations.
  • Exemples : Manhattan (W. Allen), La Fée Carabine (D. Pennac), Trolls de Troy (C. Arleston), Lapinot et les carottes de Patagonie (L. Trondheim).

Variantes

  • Satirique : L’humour employé est moqueur et cherche à forcer le trait pour souligner les manquements et contradictions d’un sujet (individus, organisations, situations), souvent dans le but de provoquer et de donner à réfléchir. Exemples : Brazil (T. Gilliam), Pourquoi j’ai mangé mon père (R. Lewis), Idées noires (Franquin).
  • Parodique : Le type de fiction (genre, mode) est tourné en ridicule en exagérant les stéréotypes inhérents. Exemples : Hot Shots ! (J. Abrahams), Le Guide du voyageur galactique (D. Adams), Donjon (L. Trondheim).
  • Burlesque : De l’italien « farce », le burlesque emploie le registre de langue de la vulgarité, voire de la grossièreté, mais aussi des ressorts comiques infantiles (chutes, glissades, collisions) pour diffuser un humour exagéré et extravagant. Exemples : The Mask (C. Russell), Gargantua (Rabelais), Tintin (Hergé).
  • Transgressif : L’oeuvre va tellement loin dans la satire que ça en devient de la provocation pour les sujets incriminés… mais c’est souvent à la grande hilarité de tous les autres. Exemples : Les Idiots (L. Van Trier), Ultimex (Gad).

Masala

  • Genres favoris : surtout Récit.
  • Mot d’origine indienne, littéralement « mélange d’épices », désigne une oeuvre de fiction, généralement un film indien (ou « bollywoodien »), composé de multiples genres mélangés, avec une importante composante musicale (on y trouve souvent des scènes de chant et de danses chorégraphiées). Exemples : Darr (Y. Chopra), Slumdog Millionnaire (D. Boyle).

Musical

  • Genres favoris : Romance, Récit, Drame.
  • Quasi exclusivement au cinéma. L’intrigue est entrecoupée de passages musicaux, chantés et dansés par les personnages, dont les paroles et la forme sont en rapport avec le déroulé narratif.
  • Exemples : West Side Story (R. Wise), Dirty Dancing (E. Ardolino), Dancer in the dark (L. Van Trier).

Philosophique

  • Genres favoris : tous.
  • L’intrigue sert surtout à illustrer une problématique philosophique.
  • Exemples : The Truman Show (P. Weir), Candide ou l’optimisme (Voltaire), La Page blanche (Boulet).

Poétique

  • Genres favoris : tous.
  • L’oeuvre peut être réaliste, elle n’en reste pas moins parsemée de passages lyriques, lors desquels la vraisemblance semble suspendue, comme dans un rêve, sans que ces incongruités semblent visibles ou palpables pour les personnages eux-même. C’est une « licence » accordée à l’artiste en accord avec le public.
  • Exemples : Le Quai des brumes (M. Carné), L’Ecume des jours (B. Vian), Flower (J. Chen).

Variantes

  • Surréaliste : L’oeuvre plonge dans des considérations physico-psychiques détachées de tout raisonnement, avec une utilisation forcenée de l’onirisme et de l’absurde. Exemples : Un chien andalou (L. Bunuel), Nadia (A. Breton), Control (Remedy).

Réaliste

  • Genres favoris : tous.
  • L’oeuvre ne semble pas adopter un mode en particulier. L’univers dépeint est le présent contemporain, traité selon une logique mimétique.
  • Exemples : Madame Bovary (G. Flaubert), Juno (J. Reitman), Jimmy Corrigan (C. Ware).

Variantes

  • Naturaliste : Non seulement l’oeuvre est réaliste, mais en plus elle prend un soin particulier à dépeindre, décrire, montrer le réel tel qu’il est avec une grande précision. Peut éventuellement se conjuguer avec une approche historique. Exemples : Germinal (E. Zola), Police (M. Pialat).

Référentiel

  • Genres favoris : tous.
  • L’oeuvre est construite en référence à une autre oeuvre, pas nécessairement sur même support. Cela peut aller jusqu’au pastiche mais reste différent de l’adaptation pure et simple.
  • Exemple : Hook (S. Spielberg), La Machine à explorer l’espace (C. Priest), Filles perdues (Alan Moore)

Road-trip

  • Genres favoris : Romance, Drame, Aventure.
  • Littéralement « voyage routier », plus souvent réduit à sa version filmique : « road-movie ». L’intrigue se résume pour l’essentiel à une avancée des protagonistes sur une route, généralement au moyen d’un véhicule (moto, voiture), symbolisant l’échappatoire, la libération, ou le récit initiatique. Souvent associé au cinéma américain.
  • Exemples : Easy Rider (D. Hopper), Duel (R. Matheson), Little Miss Sunshine (J. Dayton).

Science-fiction

  • Genres favoris : tous, avec une prédilection pour Aventure, Action, Thriller, Enigme.
  • Fiction dans laquelle un ou plusieurs éléments, jusqu’à l’univers fictionnel tout entier, sont non-mimétiques (imaginaires, inexistants par rapport au monde réel), bien qu’on puisse établir un lien de causalité avec le monde tel que nous le connaissons. Ainsi, le décalage opéré est-il explicité, et scientifiquement ou au moins hypothétiquement cohérent. Ce rapport de vraisemblance est ce qui distingue la Science-Fiction du Fantastique ou de la Fantasy, qui sont les autres grands modes non-mimétiques (bien qu’on ait, du moins en France, tendance à tous les rassembler sous l’appellation générique de « SF » ou « Science-fiction »). Ces caractéristiques expliquent que la Science-Fiction conserve un rapport foisonnant avec la description du futur, sorte de « réel hypothétique » ouvert à d’innombrables possibilités. On trouve parfois les termes « Anticipation » ou « Fiction spéculative » (plus usité en anglais, « speculative fiction »).
  • Exemples : Inception (C. Nolan), Fondation (I. Asimov), Lupus (F. Peeters).

Variantes

  • Hard science : littéralement « science dure ». L’extrapolation scientifique est prudente et basée sur des théories solides. Le niveau de réalisme est élevé. Ce type d’œuvres peut exiger du spectateur ou lecteur quelques connaissances techniques ou lexicales, notamment en physique. Exemples : Interstellar (C. Nolan), Mars la Rouge, la Verte, la Bleue (K. S. Robinson), Axiomatique (G. Egan).
  • Voyage temporel : Les protagonistes naviguent à travers le temps, vers le passé ou le futur, à l’aide de dispositifs technologiques. Un ressort narratif classique consistera à installer un paradoxe temporel. Rarement, cette variante peut être affiliée au Fantastique. Exemples : Le Voyageur imprudent (R. Barjavel), Retour vers le futur (R. Zemeckis), Orange (I. Takano).
  • Uchronie : Une situation historique passée est prise comme point de départ et modifiée. L’univers proposé dans l’oeuvre est ainsi transformé à partir des conséquences de la bifurcation imaginée par l’auteur. Exemples : Le Maître du Haut-Château (P. K. Dick), Sliders (T. Tormé), Block 109 (V. Brugeas).
  • Steampunk : Littéralement « punk à vapeur » (terme dérivé à partir de Cyberpunk). Forme d’uchronie rétro-futuriste, souvent située dans l’Angleterre de la seconde moitié du XIXe siècle mais pas systématiquement. L’accent est mis sur la porosité entre fiction et réel, par l’entremise de personnages issus de la culture populaire. Exemples : L’Age des lumières (I. MacLeod), Steamboy (K. Otomo), La Nef des fous (Turf), Bioshock (2k Games).
  • Cyberpunk : L’univers dépeint est fortement influencé par les nouvelles technologies informatiques, le numérique et la cybernétique. On y retrouve souvent la transcription de figures de genres classiques dans une version numérique (comme le pirate informatique).  Exemples : Neuromancien (W. Gibson), Matrix (Wahowski), Gunnm (Y. Kishiro), Deus Ex (Eidos).
  • Space opera : Littéralement « opéra spatial ». Les vaisseaux spatiaux sont omniprésents, et l’intrigue progresse par l’entremise de voyages interplanétaires ou interstellaires, avec un souci de vraisemblance minimal. Logiquement associé à l’Aventure et à l’Action, notamment sous sa dominante militaire (on parle alors souvent de « NSO » pour « Nouveau Space Opera »). Exemples : Stargate (R. Emmerich), Les Guerriers du silence (P. Bordage), L’Incal (Moebius), Starcraft (Blizzard).
  • Planet opera : Variante du Space Opera. L’intrigue reste circonscrite à une seule planète, généralement déroutante et mystérieuse. Exemples : Dune (F. Herbert), Solaris (S. Lem), Avatar (J. Cameron), Les Mondes d’Aldebaran (Leo).
  • Space fantasy : L’univers et l’intrigue relèvent du Space Opera, mais on y trouve de nombreux éléments relevant des classiques de la Fantasy (magie, créatures). Exemples : Star Wars (G. Lucas), Warhammer 40 000 (Games Workshop).
  • Post-apocalyptique : Parfois abrégé en « post-apo ». L’intrigue prend place après une catastrophe (nucléaire, écologique, démographique…) qui a décimé une grande partie de la population mondiale, ou au moins fait subir au monde des transformations importantes. L’accent est mis sur la survie et/ou les réorientations sociales et politiques pouvant conduire à de meilleurs choix pour l’avenir. Exemples : Dr Bloodmoney (P. K. Dick), La Jetée (C. Marker), Akira (K. Otomo).
  • Dystopie : ou « contre-utopie ». L’intrigue dépeint un futur oppressant, dans lequel des sociétés sont dominées par des régimes totalitaires. L’accent est mis sur la mise en garde contre les tentations idéologiques qui peuvent conduire à la catastrophe. Exemples : 1984 (G. Orwell), Brazil (T. Gilliam), V pour Vendetta (A. Moore).
  • Extra-terrestres : L’intrigue est centrée sur une ou des races extra-terrestres qui entrent en contact avec des humains, de manière belliqueuse ou non.

Scientifique

  • Genres favoris : divers, mais surtout Essai, Etude.
  • Traite d’une discipline scientifique ou d’une science en particulier.
  • Exemples : Le Pharmachien (O. Bernard), Fables scientifiques (D. Cunningham).

Sociologique

  • Genres favoris : Récit, Drame, Humour.
  • L’intrigue sert surtout à illustrer une problématique sociale, un sujet d’actualité.
  • Exemples : The Full Monty (P. Cattaneo), La Place (A. Ernaux), Retour au collège (R. Sattouf).

Variantes

  • Polémique : L’oeuvre aborde volontairement des sujets délicats, souvent d’actualité, et se positionne nettement dans le débat, souvent à l’encontre de l’opinion dominante. Exemples : Full Metal Jacket (S. Kubrick), La Haine (M. Kassovitz), La Survie de l’espèce (G. Maklès), Papers, please (L. Pope).

Super-héros

  • Genres favoris : Action, Thriller, Aventure.
  • Le ou les protagonistes sont des super-héros, c’est à dire des justiciers dotés de pouvoirs et opérant sous une identité secrète. Les explications (ou leur absence) concernant l’origine des pouvoirs du héros sont fluctuantes, ce qui peut rapprocher davantage ce mode de ses deux voisins : le Fantastique et la Science-fiction. Par commodité, on considère généralement que c’est un mode à part.
  • Exemples : Batman (T. Burton), X-Men (S. Lee).

Teen-movie

  • Genres favoris : Humour, Romance, Drame.
  • Littéralement « film d’ados ». La majorité des protagonistes sont des adolescents, généralement des lycéens, et souvent le public visé a la même tranche d’âge. Toutefois, ce type d’intrigue peut conduire à des considérations plus vastes sur le passage à l’âge adulte, la maturité, l’innocence. Mode essentiellement cinématographique, mais peut s’étendre à d’autres supports.
  • Exemples : Breakfast Club (J. Hugues), The Faculty (R. Rodriguez), Elephant (G. van Sant), Virgin Suicides (J. Eugenides).

2 commentaires sur “La notion de genres (Partie II – Liste des genres et modes)

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